Rechercher dans ce blog

Accueil

jeudi 8 août 2013

Que seraient les berges du Rhône sans les péniches?

Sur les berges du Rhône aujourd'hui, la vie est sur le fleuve comme elle est sur les quais : animée et bon enfant. Au Nord, après la zone des bateaux commerciaux, les péniches-logement y sont amarrées,  où des familles vivent au rythme du fleuve.

Lors de l'aménagement des berges du Rhône, grâce auquel les lyonnais ont pu enfin se réapproprier les berges de leur fleuve, de longs pieux de métal "corten" ont été enfoncés dans le lit du fleuve afin de permettre aux bateaux logements, amarrés là depuis plus de 20 ans, de venir s'y appuyer. Le nom de Duc d'Albe a été donné à ces pieux en souvenir du chef de l'escadre de Charles Quint qui eut le premier cette bonne idée pour maintenir les bateaux de la flotte française à distance des rives. On retrouve ces dispositifs à Venise, où les gondoles viennent s'amarrer.

Depuis 2005 donc les péniches logement du Rhône, ainsi que les bateaux commerciaux et passagers, stationnent avec plus de facilité et de sécurité. Ils sont l'objet de la curiosité des promeneurs. Le dimanche, on va se balader sur les berges et voir les péniches.
Les habitants du fleuve donnent volontiers les informations demandées, soignent les bobos des skateurs et accueillent les pêcheurs sous les frondaisons des arbres du Rhône, génération spontanée habituelle aux berges de ce fleuve parmi lesquels on trouve toute la variété des saules.
Sur nombre de cartes postales de Lyon, les péniches figurent en bonne place. Elles arborent des drapeaux aux couleurs de Lyon et font partie du décor de la ville.

Bref, tout était parfait dans le meilleur des mondes possibles, jusqu'à ce que le Grand Lyon, concessionnaire des berges sous couvert d'un convention de superposition de gestion avec les VNF (Voies Navigables de France), ne décide qu'entretenir un fleuve coûte trop cher.  Le Rhône doit en effet être dragué tous les 10 ou 15 ans pour en désensabler les rives.

Sans ce désensablage régulier, impossible d'amarrer des bateaux qui gîtent lamentablement les week end d'hiver, quand  les exploitants d'énergie du Rhône (EDF et CNR) font tourner leurs barrages à plein régime ce qui a pour conséquence de faire baisser les niveaux d'eau.

Bientôt plus de péniches sur les quais du Rhône?

Ce serait bien dommage pour les habitants du fleuve, présents depuis une bonne trentaine d'années.
Dommage aussi pour les promeneurs.
Dommage pour les cartes postales qui ne deviendront que des souvenirs nostalgique du temps où les bateaux faisaient vivre les quais.
Et un beau gâchis si l'on considère les investissements réalisés pour l'aménagement des berges du Rhône en 2005, fleuron du mandat 2002/2008 de Gérard Collomb.
Des Ducs d'Albe devenus inutiles, fichés là comme de grands doigts morts sur un quai vide...

Voilà à quoi ressembleraient les berges du Rhône sans les péniches pour lesquelles ont été implantés les duc d'Albe en juillet 2005... triste, non?

Espérons que nos élus se rendront compte que toute gestion implique une responsabilité et donc des devoirs d'entretien!