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mardi 27 octobre 2015

Zéro pointé en mathématiques pour Roland Bernard - délégué métropolitain aux fleuves

Roland Bernard, ex Vice-Président du Grand Lyon en charge des fleuves dans le précédent mandat, a conservé la délégation des fleuves à la nouvelle Métropole, en tant que simple conseiller métropolitain.

Cet hôtelier à Lyon n'a jamais apprécié la présence de péniches-logement, instaurée par son prédécesseur Roland Fulchiron, lors de la conception du projet des berges du Rhône. L'amarrage de péniches-logement y avait été prévu depuis l'origine, avec l'installation de Duc d'Albe pour qu'elle puissent s'y accoster. 
Ce qui fut fait.

Il était une fois...
A cette époque, la reconquête des fleuves par les habitants de Lyon était déjà dans les tuyaux et Gérard Collomb eut l'intelligence de poursuivre ce projet, en demandant à VNF (Voies Navigables de France) en charge de la gestion et l'entretien des fleuves de France, une convention dite de "superposition de gestion", afin que le Grand Lyon soit en charge de l'exploitation et de l'entretien à la fois des berges du Rhône et aussi d'une largeur de 20m sur le fleuve.
C'est ainsi que le projet des berges est devenu réalité.
En prenant la charge de concessionnaire des berges, la collectivité devenait de facto concessionnaire des bateaux accostés sur toute la zone (bateaux commerciaux et bateaux logement), avec les taxes y afférant.
Une belle cagnotte en perspective !

Hélas! Roland Bernard n'avait pas pensé que la Collectivité, en sollicitant cette concession, doive non seulement entretenir les berges, mais aussi le fleuve...

Les berges, c'était simple à entretenir (cher mais simple, la terre ferme, le Grand Lyon devenu Métropole connait bien), mais l'entretien d'un fleuve, quésako???
Voilà que, Roland Bernard d'un coté, et les tous nouveaux services de la Logistique, du Patrimoine et des Bâtiments (!) de l'autre, se retrouvent en charge d'un fleuve et en découvrent les contraintes...

Hé oui!
Sur terre, l'entretien de bâtiments, de routes, de rues ou de trottoirs, c'est ravaler, nettoyer, boucher des trous, passer du bitume ou poser des pavés.
Sur un fleuve, il faut s'y connaitre un peu en hydrologie pour savoir qu'il faut nettoyer le fleuve des déchets et matériaux qu'il transporte et draguer tous les 10 ans environ, pour enlever les sédiments des bords et si possible les remettre au milieu, là où le courant peut les charrier sans qu'ils se déposent et réduisent inéluctablement la largeur du lit du fleuve.

"Ah mais non, c'est bien trop cher !" clame Roland Bernard.
Dans un récent article sur un journal lyonnais, il s'époumone: " Depuis 1992, on a dû dépenser près de 600 000 € !"
En 23 ans donc. 
Notons qu'on a gagné 100 000 € au passage puisque le chiffre devient 506 000 €, de la même bouche, sur un autre journal, à la même période... pas bien précis avec les chiffres et les dépenses publiques, Monsieur Bernard !

La division, cours élémentaire 1ère année:
• 600 000 € (admettons que ce chiffre que nous trouvons bien trop élevé pour être réel, soit juste... nous analyserons cela plus tard)
• Divisé par 23 ans
--> Égal 26 000 € par an en moyenne.

Mais ce que Roland Bernard oublie de dire, c'est que ce n'est pas gratuit pour les propriétaires de péniche de s'amarrer sur le Rhône à Lyon !
Ne parlons que des péniches logement.
Elles payent chacune quelques 3 500 € par an pour s'amarrer.

Aïe, ça se corse, nous abordons à présent la multiplication !
• Sachant qu'il y a 14 péniches logement sur le Rhône et qu'elles payent chacune 3500 € par an, combien cela rapporte-t-il à la Métropole en 1 an?
Réponse: 3 500 X 14 = 49 000 €/an de recette pour le Grand Lyon/Métropole (à rapprocher des 26 000 € de dépenses ci-dessus)
• Et maintenant, pour 23 ans? (période de référence de Roland Bernard affolé par sa dépense de  "presque 600 000 €").
Hop, on fait une multiplication par 23 
49 000 € X 23 = 1 127 000 € de recettes !

Allez on revient au CP pour la soustraction!
1 127 000 € de recette 
moins "presque" 600 000 € de dépenses 
--> égal un gain de 527 000 € pour la collectivité !

Alors, comment comprenez-vous que Roland Bernard affirme sans rougir que les péniches logement coûtent cher à la Collectivité ??? 

Cherchez l'erreur...  Zéro en math Monsieur Bernard !

Nous ne chercherons pas plus loin la petite bête, mais nous rappelons à Monsieur Bernard que si l'entretien de chaque site urbain était conditionné à la recette générée par la taxe foncière de chaque habitant y demeurant, la place des Terreaux resterait encore longtemps sans travaux, l'implantation du tramway cours Charlemagne n'aurait pas vu le jour, pas plus sans doute que le tout à l'égout rue Lanterne...


... à suivre bientôt dans la même collection: "toute la vérité sur les coûts des dragages..."

dimanche 18 octobre 2015

Les habitants des péniches de Lyon prennent soin de leurs fleuves !

Par un beau dimanche presque ensoleillé, les habitants des péniches de la Saône et du Rhône se sont retrouvés pour une opération "fleuves propres", sur la Saône et bientôt sur le Rhône.
Chacun était venu avec son annexe: bateau à moteur, barque à rames, canoé... Armés de filochons et de gaffes, ils ont rempli des déchets flottants les sacs poubelle prévus à cet effet.
On a tout vu ! Depuis les traditionnelles canettes et autres bouteilles de verre ou de plastique, en passant par des emballages divers et variés, des ballons, des lingettes, des barrières métalliques, une botte de paille (!) et même un scooter que nous avons eu les plus grandes peines du monde à sortir de l'eau.
Au total une bonne trentaine de sacs de 120 litres pleins à ras bord!
La presse était au rendez-vous et les riverains s'étonnaient de nous voir ainsi faire le ménage !
Après le travail, nous avons savouré ensemble le réconfort d'un bon barbecue où les échanges inter-péniches sont allés bon train.

Oui, les péniches-logement prennent soin de leur lieu d'habitation! Et pas seulement de la propreté des fleuves. 
Il nous arrive d'être réveillés tard dans la nuit par quelques buveurs impénitents tombés malencontreusement dans l'eau et que nous récupérons sur nos bateaux. Lavés, séchés, admonestés gentiment mais fermement, ils jurent leurs grands dieux qu'on ne les y prendra plus... Las !

La vie sur les fleuves a toujours été source d'activités, de rassemblements et d'échanges: bateaux lavoirs, bateaux de promenades, bateaux logement, bateaux restaurants, bars ou hôtel, et même un bateau morgue jusqu'en 1910 !
Le Musée Gadagne a consacré une exposition à la rivière et le fleuve de Lyon l'an dernier, en hommage à cette vie près ou sur le fleuve.

La reconquête des fleuves a été l'un des axes forts des mandats de nos derniers maires, ce qui a donné naissance au "plan bleu" qui a présidé aux projets des berges du Rhône et des rives de Saône. Les péniches-logement y sont intégrées.

Souhaitons que cette tradition millénaire ne cesse jamais, surtout à Lyon qui bénéficie de deux si beaux fleuves !