Cela commence comme une fable...
Il était une fois, une cane qui couvait, comme ses consoeurs le font chaque année sur les péniches. Celle-là, avait élu domicile dans une des jardinières du Djoliba, une des péniches logement du Rhône.
Mais voilà, Djoliba partait se faire une beauté au chantier naval en ce doux matin de mars...
Dans les affres du départ (désamarrer, ôter la passerelle, débrancher l'eau et l'électricité, faire chauffer le gros diesel pour le voyage), l'équipage du Djoliba avait un peu oublié la cane confortablement installée dans sa jardinière.
Les premières secousses du bateau qui prend le large ont réveillé la cane qui, affolée, s'envole prestement, laissant là sa couvée.
Damned ! l'équipage s'aperçoit soudain qu'ils ont charge d'oeufs!
Le patron du Djoliba s'approche du nid et quelle n'est pas sa surprise de voir les coquilles se fissurer sous les coups de becs des poussins orphelins !
Las, la péniche poursuit sa route avec les petits piaillant !
Arrivés au chantier naval, les propriétaires du Djoliba se retrouvent parents putatifs de 8 petites boules de duvet. Ils appellent au secours vétérinaire et amis des animaux. Que faire de ces poussins? ça mange quoi? faut-il les toucher? les couvrir? les mettre à l'eau?
Réponses incrédules des "pro" qui ne savent que dire: "si vous les nourrissez, ils ne vous quitteront plus, ils vous considérerons comme leur mère; si vous les lâchez dans l'eau, ils mourront".
Décision est prise de les ramener sur le quai de départ.
Ils sont prestement placés dans un panier bien douillet et transportés en voiture, toujours piaillant éperdument, direction le quai de Serbie.
Là, perchés sur l'appontement, le regard perdu sur les eaux du Rhône où leurs oeufs ont disparu, papa et maman canard attendent...
Le panier est discrètement posé tout à côté et illico, maman cane, alertée par les piaillements, s'avance vers le panier.
Papa canard montre déjà le chemin vers le fleuve et les 8 petits, gentiment mais fermement poussés par la cane, suivent papa à la queue leu leu pour sauter dans les eaux accueillantes du Rhône.
Passants, si vous remarquez des canetons sur les bords du Rhône, vers le quai de Serbie, faites leur signe, ce sont peut être nos petits voyageurs !
BRAVO et merci de respecter ainsi la vie
RépondreSupprimerQuand on vit sur l'eau, c'est la moindre des choses que de respecter la faune qui nous accueille... et de lui rendre la pareille!
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