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vendredi 29 décembre 2017

Dragage des péniches, pas facile facile !!


Beaucoup rêvent de vivre sur un bateau en ville, peu passent à l’acte: au delà du plaisir de vivre sur l'eau, le parcours est un peu celui du combattant !
Parce qu'il faut:

- Trouver et acheter un bateau, en général une ancienne péniche de transport, souvent un gabarit Freycinet (38,50m X 5,05m)
- Transformer la cale de 100M2 en logement, comme on aménage une maison qui aurait juste ses 4 murs,
- Mettre le bateau en conformité avec les normes européennes,
- Trouver un emplacement. Rare, très rare à Lyon les emplacements, et chers : environ 
5 000€/an juste pour stationner et (nouveau!) participer aux frais de dragage…, 
- L'assurer auprès d'une compagnie spécialisée, 
- L’entretenir en allant régulièrement au chantier naval ou au slipway (tous les 5 ans par précaution). 
- Et accepter de n'être propriétaire QUE du bateau, mais pas de l'emplacement qui est soumis à l'octroi d'une AOT (Autorisation d'Occupation Temporaire du domaine public). Précaire donc et au bon vouloir du concédant (la Métropole de Lyon ou VNF pour les fleuves de Lyon).


Ce qui fait qu’en matière de décision de vivre sur un bateau, il y a souvent loin de la coupe aux lèvres !

Une communauté d'une centaine de bateaux stationnaires

À Lyon, on compte entre Saône et Rhône une centaine de péniches stationnaires. Pour la plupart lieux d’habitation, certaines d'activité. Les occupants, propriétaires de leur bateau qui ont souvent transformé eux-mêmes leur péniche en habitation, sont liés par l’amour du fleuve et de leur bateau, la liberté qu’offre la vie sur l’eau, mais aussi les contraintes de la nature (baisses et montées des eaux), contrainte du bateau aussi (amarrages, fluides, entretien...). Si bien que quand un habitant du fleuve rencontre un autre habitant du fleuve, ils se racontent invariablement... des histoires de bateaux !

Et ce lien forme communauté. Cette communauté des gens du fleuve qui se traduit par une complicité joyeuse et une indéfectible solidarité.
La communauté s'est organisée: en plus des deux associations historiques de Lyon: l'ARAHF et l'ALUVE, le Collectif "Les Péniches de Lyon" a été créé début 2017 (cf ICI).



Solidarité !

L’occasion de mettre en pratique cet engagement naturel d’entraide est le dragage décennal du Rhône, que vivent en ce mois de décembre 16 péniches stationnaires amarrées sur sa rive gauche.

Le fleuve s’ensable naturellement et il est nécessaire de l’entretenir. Cette mission est de la responsabilité de la Métropole de Lyon, concessionnaire du fleuve à Lyon intra-muros. Or, qui dit entretient d’un fleuve, dit dragage régulier de façon à enlever les sédiments qui s’accumulent sur ses bords. Les péniches stationnaires participant largement au financement, elles sont donc très impliquées.


Draguer un fleuve, ça parait simple. Pas si simple que ça en réalité !

D’abord, il faut connaitre la composition des sédiments afin de savoir s’ils sont écologiquement neutres et ainsi pouvoir les remettre dans le lit du fleuve. D’où une complexe analyse de prélèvements, réalisé par la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement).

Ensuite connaître la bathymétrie* du fleuve afin de savoir où s'accumulent les sédiments, mesurer les quantités en cubage puis savoir où les remettre dans le lit du fleuve (si les analyses de la DREAL sont positives).
la bathymétrie 2017 du bateau Balthazar


Enfin, déplacer les péniches qui sont amarrées sur les rives à draguer, le temps du dragage de leur emplacement.

Pour cela, une pelle mécanique sur ponton flottant accède aux rives du fleuve, creuse dans les sédiments et les dépose dans une barge qui va les transporter pour les déposer par « clapage »** dans les fosses sub-aquatiques repérées dans le chenal du fleuve.
pelle mécanique sur ponton

automoteur "clapeur"

Le ballet des 16 péniches de la rive gauche du Rhône entre le Pont De Lattre et le pont Lafayette a donc commencé le 4 décembre 2017 et devait se terminer le 20 décembre… las ! les aléas mécaniques (pannes des équipements de dragage) et climatiques (crue, vents violents) ont retardé le planning prévu, si bien que les travaux devront se poursuivre à partir du 2 janvier 2018.



Le ballet des péniches, un rituel quotidien qui rassemble

Chaque matin à 8H, la pelle mécanique sur ponton flottant commence son travail. Elle remplit le bateau « clapeur » qui va déposer les sédiments dans une des fosses du chenal. Puis la pelle se déplace de quelques mètres et poursuit son travail d’extraction et de remplissage du « clapeur », ce jusqu’à 18H.

C’est donc chaque soir à 18H que les péniches doivent se déplacer, pour se mettre « à couple »***  avec la péniche suivante afin de libérer l’emplacement pour le lendemain matin 8H, heure de démarrage des travaux de la journée. 
En hiver, cela signifie des déplacements de nuit !

Imaginez les habitants des bateaux, solidairement prêts dès 17H30, péniche après péniche, pour :
1-  aider au désamarrage, débranchements eau, électricité et téléphone, tirage des passerelles à terre, 
2-  participer au déplacement de la péniche (qu'elle soit auto-motorisée ou déplacée par pousseur) pour la mener à couple de la péniche suivante,
3- recommencer les amarrages et autres branchements sur la péniche "accueillante".


Il en faut des bras pour réaliser ces délicates opérations et plus encore de nuit !

Les habitants des péniches sont tous à la manœuvre autour du bateau à déplacer, sans rechigner, se rendant disponible malgré leurs propres emplois du temps. 
Même quand une passerelle récalcitrante ou trop lourde nécessite de durs efforts physiques pour éviter qu'elle ne tombe dans l'eau,
Même quand les éléments se déchainent au risque de rompre les amarres,
Même quand on n’y voit rien du tout tant la nuit est noire!




 

Galère? Un peu ! mais heureusement, la fin de chaque déplacement est l’occasion de se retrouver autour d’un verre sur la péniche accueillante, jusqu’au lendemain soir suivant ! Vous comprenez pourquoi ça crée des liens ? ;-)



C’est aussi tout cela la vie sur une péniche !



Retrouvez l’actualité des péniches ARAHF sur FaceBook



* bathymétrie : mesure des profondeurs et du relief du fleuve pour déterminer la topographie du fond.

** clapage : action d’ouvrir le fond d’une barge ou un automoteur spécialisé pour verser des sédiments dans une fosse subaquatique
*** à couple : se dit de deux bateaux amarrés l'un à côté de l'autre

mercredi 18 octobre 2017

les chantiers naval autour de Lyon : PECHELBRONN

Cet article inaugure une série autour des chantiers navals de la région lyonnaise.
Des informations utiles pour les habitants du fleuve soucieux de la bonne santé de leur bateau.

Aujourd'hui, le chantier naval Pechelbronn, à Loire sur Rhône (20Km de Lyon).

Il y a 26 ans que André Schmutz,  ancien marinier, dirige la station service fluviale de Loire sur Rhône, à laquelle il a ajouté un magasin d'accastillage et quelques bateaux de transport. Il travaille en famille, avec sa femme et sa petite fille.
Autant vous dire qu'ils connaissent bien les bateaux!
Depuis l'an dernier, il a créé le chantier naval avec un dock flottant de 22mX15m, capable de soulever 350 tonnes. Composé de 15 caissons indépendants mobiles, gouvernés par un système pneumatique, ce dock est idéal pour un Freycinet ou même de plus gros bateaux.



 Pour tous renseignements: andre.schmutz@orange.fr - tel 04 72 49 04 79.

 Voici le principe du dock flottant:


mardi 3 octobre 2017

Le Collectif Les Péniches de Lyon (dont l'ARAHF bien sûr), organise le coup de balai dans l'eau le 7 octobre 2017

Comme chaque année, l'ALUVE (bateaux stationnaires de la Saône) et l'ARAHF (bateaux stationnaires du Rhône), s'allient pour un "coup de balai dans l'eau", façon imagée de parler d'un nettoyage du fleuve.
Les diverses embarcations (hors bords, barques, canoés et autres embarcations flottantes parfois mal identifiées...) sont sorties par les propriétaires de péniches, armés de longues pinces et de sacs poubelle pour récupérer tout ce qui traine ou flotte dans l'eau.
Les déchets (nombreux!!) sont alors triés avec le partenariat de We Waste, association écologique axée sur le tri des déchets.
Une bonne occasion aussi de nous rencontrer et de finir la matinée de ramassage par un pique nique ô combien amical.
voir notre article de l'an dernier ICI.

Cette année, nous avons deux modifications qualitatives:
- d'abord, le Collectif Les Péniches de Lyon a été créé au printemps, c'est donc près de 100 bateaux qui sont mobilisés (dont ceux de l'ARAHF cela va de soit!)
- ensuite, nous avons fait coïncider ce "coup de balai dans l'eau" avec le jour du Clean'up Day de Lyon. Une bonne façon de nous inscrire dans une dynamique de Collectivité.

Alors rendez-vous à 9H avec votre embarcation dans la darse de la Confluence, samedi 7 Octobre, un petit café vous attend!
Plus d'informations sur la page FaceBook du Collectif Les Péniches de Lyon


mercredi 7 juin 2017

La traversée de Lyon en péniche

Bien sûr, les péniches dites "stationnaires" ne naviguent pas souvent vu qu'elles sont le lieu de vie (ou de travail) de leurs propriétaires et habitants.
Mais pour aller les caréner au slipway de Lyon-Gerland, elles reprennent leur qualité de bateau naviguant.  On peut alors admirer la tranquillité et la beauté de la ville vue par le fleuve, au rythme lent mais sûr du gros diesel inaltérable.

Voici une video sur la traversée de Lyon côté Saône, du bateau De Plano en route pour le slipway.

Merci à Philippe de cette belle video!


dimanche 7 mai 2017

Un Collectif pour les péniches stationnaires de Lyon

Le Collectif "Les Péniches de Lyon" est né. 
Il sera officiellement présenté au public le samedi 13 Mai, lors de la fête du Pardon des Mariniers.
Une centaine de péniches dites "stationnaires" sont concernées par ce Collectif qui rassemble d'ores et déjà 4 associations: l'ARAHF bien sûr, mais aussi l'ALUVE (pour les bateaux de la Saône), l'AFHSA (pour les bateaux nord-saone) et les Tontons-Flotteurs.
Le Collectif s'est donnée 5 grands axes de travail, de réflexion et d'actions:
• Clarifier les rapports entre les habitants de l’eau, leurs autorités et la cité en général, ce qui passe par la considération, le respect et l’écoute réciproques.
• Exiger une réelle concertation pour plus de transparence et d’équité et une bonne intégration des bateaux « stationnaires » (logements ou autres) dans la réappropriation des fleuves par les lyonnais.
• Faire valoir l’intérêt pour Lyon de conserver et prendre soin de ces bateaux stationnaires, logements ou activités qui participent au vivre-ensemble.
• Obtenir un coût de stationnement juste et équitable pour éviter un élitisme par l’argent.
• Définir clairement les droits et devoirs de chacun.


En voici la communication de lancement. Le soutien de tous et toutes, habitants de la terre et de l'eau, mariniers et amis des fleuves est le bienvenu!



jeudi 9 février 2017

La Charte de l'Habitat Fluvial

L'ARAHF adhère à la Fédération de l'Habitat Fluvial nationale (ADHF-F), qui réunit 500 bateaux-logement en France.
Lors de sa dernière Assemblée Générale, une Charte de l'Habitat Fluvial a été signée par les différents acteurs du fleuve. Nous veillons à ce qu'elle soit respectée par tous (bateaux, mais aussi par les autres acteurs du fleuve: organismes, établissements publics, collectivités...).
Nous pensons important de la diffuser largement.
La voici donc!
Elle est aussi à disposition sur le site de l'ADHF.


Charte de l'Habitat Fluvial de l'ADHF-F
à laquelle adhère l’ARAHF


Préambule
Les adhérents de l'ADHF-F sont des habitants du fleuve. Ils aménagent leurs bateaux pour y vivre sans but commercial ni lucratif.
La vie sur l'eau, élément naturel dont ils acceptent les contraintes, est un choix volontaire qui suppose la solidarité, l'entraide et la relation avec les autres bateaux.
Ils ont conscience de se trouver sur le domaine public fluvial, et d'avoir à en partager l'accès avec les autres usagers, professionnels ou particuliers.
Le respect de leur environnement, qui est leur propre cadre de vie, est aussi une préoccupation constante.
Autrefois marginal, c’est un mode de vie qui attire aujourd’hui, spontanément, de plus en plus de monde.
Ce mouvement s’accompagne d’un regain d’intérêt collectif pour le fleuve et pour ses attraits, il nécessite par conséquent de préciser un certain nombre de principes fondamentaux.
Cette charte a donc pour but de proposer à nos adhérents actuels, futurs ou à d'autres partenaires, des règles établissant les bases d’une intégration responsable de l’habitat fluvial dans son environnement, et d’une meilleure compréhension de ce mode de vie par l’administration, les collectivités locales traversées et par l’ensemble des usagers du fleuve et de ses berges.
Y souscrire, suppose le respect des différents points abordés.


1. Usage du bateau
Il est très important de définir clairement la notion d'usage du bateau dans le but de préserver les zones
bateaux logements telles qu'elles ont été reconnues au moment du rapport Grégoire en 1987 et jusqu'à ce jour.
Chaque zone doit en effet être réservée exclusivement à l'usage pour lequel elle a été créée.
Il existe principalement 2 types d’usage pour les bateaux dit stationnaires:
a/ Usage logement
Il se définit par l'occupation permanente ou occasionnelle d’un bateau, lequel sert alors de logement, et ne représente pas directement une source de revenu pour ses occupants.
La pratique d'une activité professionnelle conjointe à l'habitation, mais qui ne tire pas profit directement du bateau n'en modifie pas l'usage.
La location, qui doit rester un droit, ne modifie pas non plus l'usage, dans la mesure où celle-ci, quelle que soit la surface louée, ne devient pas une activité professionnelle.
b/ Usage commercial
Par opposition à l'usage logement, l'usage commercial se définit par l'exploitation commerciale du bateau, et par l'existence de ressources engendrées par le bateau en tant que tel.
La notion d’habitat n’étant pas prise en compte dans cet usage, cette charte exclut par définition les bateaux à usage commercial.
Nous n'avons pas à intervenir sur l'utilisation que l'administration souhaite faire de son domaine, mais l'intérêt de tous, propriétaires de bateaux comme riverains, promeneurs, ou usagers de la voie d'eau, est de se garder des pressions commerciales d'exploitation du domaine public, et de faire en sorte, entre autre, que les zones réservées aux bateaux logements ne se confondent pas avec les zones d’activités commerciales.
En conséquence, s'il y a modification de l'usage logement d'un bateau en usage activité, celui-ci doit être déplacé vers une zone activité.

2. Usage du domaine public
a/ usage commun
L'usage commun est celui utilisé lorsque le bateau se déplace et doit en conséquence stationner dans des zones non dangereuses et non interdites, pour des périodes courtes et variables selon la réglementation locale.
Cet usage, qui rentre dans le cadre de la jouissance gratuite du domaine public, ne fait pas l'objet d'une redevance de stationnement.
b/ usage privatif
L'usage privatif correspond à l'attribution, toujours temporaire et résiliable, d'un emplacement que l'État, moyennant redevance, réservé à un usager privé.
Dans le cas particulier des bateaux logements cet usage privatif se traduit par une Convention d'Occupation Temporaire (COT) assortie d'un certain nombre de règles.
Lorsqu'un bateau utilise de façon privative le domaine public, le principe d'une redevance n'est alors pas
contestable, mais le montant de celle-ci doit toujours reposer sur des bases réglementaires et justifiées.
L'usage privatif du plan d'eau sur lequel se trouve le bateau ne s'étend pas à la berge attenante, et le respect de l'accessibilité et du passage des autres usagers sur cette berge est une obligation pour les habitants du fleuve.
Dans la convention d'occupation temporaire liée à l'usage privatif du domaine public, le terme temporaire
précise l'inaliénabilité du domaine public en général et fluvial en particulier.
En conséquence l'emplacement utilisé en usage privatif ne peut être privatisé, il ne peut donc pas être
vendu.

3. Droits et devoirs
Parce que l'habitat fluvial se trouve en très grande majorité sur le domaine public, il est contraint à un
certain nombre de devoirs ; mais parce que les propriétaires de bateaux logements sont eux-mêmes des
usagers et des citoyens, et qu'ils s'acquittent d'une redevance de stationnement, ils ont aussi des droits.
Ces droits et ces devoirs s'appliquent :
Avec l'administration
Celle-ci se doit,
- d'adapter les textes en fonction de l'usage particulier que représente l'habitat fluvial.
- de les appuyer sur des lois ou décrets officiels.
- de les établir en accords avec les associations représentatives, et de ne pas les modifier sans consulter ces mêmes associations.
Ainsi les accords passés en 1994, procurant une certaine stabilité du statut de l'habitat fluvial doivent être respectés, et en particulier:
- l'institution d'une COT d'une durée de 5 ans renouvelable par tacite reconduction.
- le renouvellement de l'emplacement en cas de changement de propriétaire, si aucune modification d'usage ni aucune cause d'intérêt général ne s'y oppose. Toutefois si l'emplacement ne peut être renouvelé l'administration doit tout mettre en oeuvre pour retrouver au bateau un nouvel emplacement approprié.
Les propriétaires de bateaux logements eux, se doivent de respecter les textes en vigueur et en particulier
ceux concernant la sécurité et l'entretien régulier.
Avec les collectivités locales et les communes en particulier
Les habitants du fleuve sont des citoyens à part entière, ils peuvent donc participer à la vie culturelle, associative et politique de la ville et avoir accès à l'ensemble de ses services.
Ils utilisent aussi les infrastructures et les établissements publics de cette commune, du département ou de la région.
La participation financière à ces services doit donc faire l'objet d'une réflexion constructive avec les collectivités locales dans la limite du droit et d'une égalité de traitement avec les autres habitants de la commune.
Avec les riverains
L'intégration dans la vie communale passe par le respect des règles de bon voisinage, par le soin apporté à l'aspect extérieur des bateaux et par la non-occupation abusive de la berge.
La position charnière, située entre terre et rivière, que les bateaux logements occupent, doit également encourager leurs habitants à être ouverts aux échanges avec les promeneurs et les riverains et à avoir une communication active et pédagogique sur ce choix de vie.
Les promeneurs et les riverains quant à eux se doivent de respecter l'intimité et la vie privée des habitants du fleuve.
Avec les autres usagers de la voie d'eau
Les habitants du fleuve doivent accepter l'amarrage occasionnel d'un bateau et permettre le débarquement de ses passagers.
Ils doivent aussi prévoir un passage suffisant pour pouvoir porter secours à d'éventuelles personnes en difficulté.
Les autres usagers de la voie d'eau se doivent d'être attentifs aux bateaux en stationnement, de respecter les réglementations en vigueur, et notamment les limitations de vitesse.
4. Architecture, aménagement et aspect des bateaux
Il n'est pas de notre rôle, de déterminer un modèle esthétique contraignant enfermant l'imagination des propriétaires de bateaux dans un cadre définissant le bon goût.
Il faut à ce sujet remarquer que partout dans le monde, des architectures contradictoires et parfois controversées ont pu, avec le temps, devenir des références.
Cependant les bateaux logements sont d'abord des habitations flottantes qui dans leur grande majorité stationnent sur le domaine public, et à ce titre leurs propriétaires doivent respecter des règles de sécurité et de préservation de l'environnement, officielles ou de bon sens.
a/ Sécurité et accès
Le cadre légal du règlement bateaux logements définit des règles de construction qui doivent être suivies (superstructure, stabilité, hauteur des ouvertures...)
Les transformations faites au bateau, comme les réseaux d'alimentation reliés à la berge, ne doivent pas entraver le passage des promeneurs, ni la circulation des autres usagers de la voie d'eau.
La construction doit être conçue pour ne pas mettre en danger les autres bateaux, ou les personnes se trouvant à proximité.
Les organes d'amarrage et de sécurité doivent être dégagés et accessibles pour permettre les manoeuvres en navigation, et le réglage des cordes, des câbles ou des équoirres, à quai.
b/ Intégration architecturale dans le site
Bien que très difficilement codifiable, l'intégration architecturale du bateau dans le paysage doit être un objectif toujours présent à l'esprit de tout propriétaire de bateau logement, et les transformations effectuées doivent répondre le plus possible à cet objectif.
L'aspect extérieur, l'entretien des peintures, la propreté des ponts participent aussi de cette intégration, et font partie des règles élémentaires que notre choix de vie impose.
Rien ne doit être fait, au niveau des aménagements ou des transformations qui puisse nuire à la rivière, à
sa faune et sa flore.

5. Respect de l'environnement, rejets des eaux usées et entretien des berges.
Les occupants des bateaux logements ont conscience qu'ils doivent s'intégrer dans un milieu fragile.
La nature, l'air et l'eau qui les entourent font partie de leur cadre de vie journalier, et en cela, leurs habitants sont les premiers intéressés au respect de ces éléments et à l'équilibre de ces milieux.
C'est la raison pour laquelle, l'habitat fluvial refuse d'être considéré comme un bouc émissaire de la pollution des rivières, mais ce qui n'empêche pas que chaque propriétaire de bateaux a la responsabilité :
- de connaître l'écosystème dans lequel ils se trouvent, et de faire en sorte de ne pas le modifier.
L'eau est un milieu propice à la biodiversité, et le développement comme l'amélioration de celle-ci doit faire l'objet de toutes les attentions.
- d'éviter les obstacles autour des bateaux qui pourraient entraîner l'accumulation des déchets flottants sur la rivière.
- de déposer dans les endroits appropriés et autorisés toutes les eaux grasses de fond de cale et les hydrocarbures, ainsi que les déchets toxiques, liquides et solides.
- d'appliquer, dès qu'une législation juste, efficace et non discriminatoire sera en place, les règlements concernant les rejets d'eaux noires et d'eaux grises
- de ne pas rejeter directement en rivière tous produits qui seraient susceptibles de mettre en danger son équilibre, en pratiquant individuellement, et dans une démarche de réduction à la source, un bon usage des différents produits ménagers ou autre, employés dans la vie courante à bord.

6. Développement de l'habitat fluvial
L'évolution de l'habitat fluvial, par la recherche de nouveaux emplacements ou par l'amélioration d'emplacements existants reste un de nos objectifs.
Pas uniquement dans le but de développer un mode de vie, mais aussi parce que dans beaucoup d'endroits, l'implantation des bateaux logements a activement participé à l’amélioration de l’état et de la fréquentation des berges.
Cette évolution doit se faire :
- dans le respect des différents usages de la voie d'eau,
- en concertation avec les communes et les riverains,
- en évitant les concentrations et en favorisant plutôt un stationnement diffus.
Pour que cette évolution soit équitable, il faut:
- l'existence d'une liste d'attente claire et objective, et consultable par tous.
- la gestion de cette liste par un interlocuteur unique, et sur la base d'un règlement négocié
avec les associations.

7. Culture et traditions du fleuve
L'habitat fluvial, phénomène relativement ancien, s'est réellement développé dans les années 70/80.
Son existence, qui a donc une trentaine d'années, a créé une réelle communauté, réunie par une même passion, qui peut revendiquer désormais une culture propre avec ses rites, ses fêtes et son histoire.
Pour renforcer cette culture, et permettre une meilleure intégration des bateaux logements dans la vie et dans l'histoire de la voie d'eau, il est souhaitable d'encourager la navigation en aidant tous ceux qui veulent commencer à le faire.
Il faut aussi reconnaître et apprécier le travail acharné d'un certain nombre de passionnés, qui a permis la préservation de types de bateaux dont l'usage commercial n'était plus rentable, et qui auraient aujourd'hui totalement disparu.
La conservation et l'entretien de ce patrimoine, mais aussi les idées nouvelles inspirées par ce choix de vie, doivent pouvoir contribuer à conforter notre juste place sur la voie d'eau, parmi l'ensemble des autres usagers, dans le respect des lieux et de l'histoire de la batellerie.


jeudi 26 janvier 2017

La faune du Rhône

Les habitants des péniches sont aux premières loges pour observer la faune du fleuve.
Ils en prennent grand soin, même si parfois ils râlent en voyant les castors grignoter les arbres de la ripisylve. Alors, il faut grillager les troncs vite vite pour ne pas voir les arbres dégringoler !


Voici quelques spécimens parmi les plus remarquables.

Les poissons d'abord!
Pas bêtes, il se réfugient entre les péniches et la berge pour ne pas subir les attaques affamées des cormorans.

Des milliers de poissons entre les péniches et la berge - photo de Jérome

Le  cormoran est un oiseau plongeur qui peut rester jusqu'à une minute sous l'eau et avale 400 gr de poisson par jour, soit 164 kg en un an et 50 fois son propre poids. C'est en cela un prédateur!
le cormoran prend son envol - photo de Julien

 Il y a aussi des hérons cendrés qui se perchent sur nos amarres et surveillent les mêmes poissons... ah la la sale temps pour les poissons!
un héron cendré qui dort tranquillement
Et puis, récemment, un martin-pêcheur aux couleurs éclatantes... encore un qui aime bien les poissons!
un martin-pêcheur avec sa proie
Côté canards, il n'en manque pas. Ils ont coutume de pondre leurs oeufs dans nos jardinières et à l'éclosion, ils sautent dans l'eau comme si ils avaient fait ça toute leur vie (et pourtant c'est haut une péniche!).

Venu d'on ne sait où, un canard mandarin cohabite gentiment avec les canards de nos contrées. Comme quoi, oui oui oui, migration peut rimer avec vivre-ensemble!

le canard mandarin et son copain (ici une femelle col-vert)

Passons aux rongeurs maintenant!
Peu de rats communs sur les bords du Rhône, mais des ragondins (famille des castors et pas des rats!), ces merveilleux animaux à la fourrure dense et brillante sont herbivores essentiellement , mais ne dédaignent pas les moules d'eau douce.
ragondin qui se régale des petites herbes


Et puis, je vous avais promis les castors. Ils sont énormes :  1 bon mètre de long sans la queue. Ils arrivent en général le soir venu et adorent croquer les écorces de saules. Pas sauvages du tout, vous les chassez mais ils reviennent de plus belle une fois que vous avez le dos tourné! 
C'est pour les arbres que c'est le sale temps avec eux! 
On a même vu un chien se précipiter à l'eau pour tenter d'en attraper un, mais le castor ne s'est pas laissé impressionner. Il s'est éloigné d'un coup de queue et est revenu, cinq minutes après que le chien tout penaud ait abandonné!
castor à l'affut d'un beau saule bien croquant!

et voilà le travail!
Bon, on n'oublie pas les cygnes qui sont légion et chaque matin, tapent du bec sur la coque de nos bateaux, côté fenêtre de la cuisine, pour récolter le bout de pain du petit-déjeuner. Attention, ils ne sont pas très sympa et n'hésitent pas à vous chopper le doigt avec le bout de pain!
 
Au printemps, les petits cygnes naissent. Il sont transportés sur le dos de leur maman et vont rester gris pendant encore quelques mois, avant de prendre leur belle couleur blanche immaculée.