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mardi 16 septembre 2014

Toute la vérité et rien que la vérité sur les dragages du Rhône.

Nous entendons des horreurs sur les coûts des dragages par le Grand Lyon.
Le dernier article sur le Progrès tente de rétablir la vérité,  mais un chiffre interpelle, dans la bouche de Roland Bernard (ex Vice Président du Grand Lyon en charge des fleuves lors du précédent mandat): "j'ai dépensé 577 000 Euros en dragages de 1990 à 2013" (donc en 23 ans).
C'est vrai que ce chiffre frappe les esprits...
Si on rapporte la somme à l'année, ça fait quand même 25 000E par an pour toutes les péniches du Rhône.
Pour info, une péniche logement paye 3 400 E/an au Grand Lyon pour avoir le droit de s'amarrer.
3 400E X 14 péniches-logement =  47 600Euros/an dans les caisses du Grand Lyon.

Après l'article du Progrès qui a mis le feu aux poudres, la bataille médiatique se poursuit avec un reportage de TLM et un autre de France 3 la semaine dernière.

Chaque fois, une affirmation péremptoire, dans la bouche de R. Bernard: "on ne va pas continuer à draguer tous les 2 ans !"

Tous les 2 ans? Vraiment?
Alors, nous avons fait un travail de vérification.
Pas des dépenses, nous ne connaissons pas les coûts de ces dragages non programmés et réalisés en urgence... donc sans appel d'offre officiel (cherchez bien les appels d'offre relatifs à des dragages sur le site du Grand Lyon, il n'y en a pas !).

Mais une vérification historique de TOUS les dragages effectués depuis 1989 : nous étions déjà là, nous, bateaux logements, pas M. Bernard ni les personnes qui sont actuellement dans ses services au Grand Lyon.


Historique des dragages sur le Rhône Lyon intra-muros

-       Juillet 1989, 1990 et 1992 : après les prélèvements intempestifs de graviers par l'entreprise Garon-Bedel qui ont modifié le cours naturel du Rhône et sont en partie cause des ensablements,  nécessité de dragages partiels sur une quarantaine de mètres, rive gauche du Rhône en amont passerelle du Collège, pour dégager un bateau logement qui se trouvait là depuis janvier 1984.
 Les travaux ont été effectués par l’entreprise Tournaud et co-financés par les propriétaires du bateau en question, jusqu’à ce que le Grand Lyon leur attribue une place plus en amont.
Depuis, cet emplacement maintenant vide, est devenu une plage qui s’étend d’année en année en remontant vers le bateau suivant plus en amont. 
Normal, le sable appelle le sable!

-        Oct 1996 : dragage global du pont Lafayette au pont De Lattre par le Grand Lyon (entreprise Tournaud). Un dragage décennal normal pour l'entretien du fleuve.

-       Aucun dragage de octobre 1996 à octobre 2011 soit pendant 15 ans (rappel: aménagement des berges du Rhône entre 2005 et 2007)

-       En octobre 2006 : dragage partiel au droit d'un bateau logement, effectué et payé par Lyon Parc Auto (entreprise CARI) depuis la berge, par pelle mécanique et aspiration, en raison de l’accumulation de sable provoqué par le tuyau de sortie des eaux d’exhaure du parking Morand en construction. Mais l’accumulation de sable s’est poursuivie car le tuyau formait obstacle. Il a enfin été enfoui en Juin 2014 par Lyon Parc Auto (entreprise Maïa Fondations). Affaire réglée. Pas un sous n'a été déboursé par le Grand Lyon.

-       octobre 2011 (soit 15 ans après le précédent dragage de 1996) : dragage partiel en urgence depuis le fleuve, par le Grand Lyon, sur la zone aval Pont De Lattre - amont passerelle du Collège, les péniches étant échouées sur le sable accumulé pendant 15 ans. A noter que:
- les sédiments, quoiqu'ayant été analysés et vierges de pollution, ont été évacués par camions et non remis dans le fleuve. Ça augmente le coût... 
- le dragage n'est que partiel, ne prend pas en compte les causes.
- la "plage" en amont de la passerelle du collège, n'a pas été concernée par ce dragage. Elle continue donc à progresser vers l'amont : le sable appelle le sable !

-       Octobre 2013 (soit 2 ans après) : après injonction de l’ARAHF et de l’ADHF  (association nationale des péniches logement) auprès du Grand Lyon de faire les choses correctement et de remédier aux causes (réalisation d'une étude ad'hoc par l'ARAHF), nouveau dragage partiel aval Morand - amont passerelle du Collège. Une partie seulement de la « plage » amont passerelle du Collège est enlevée.
A noter que ce dragage partiel et ne remédiant pas aux causes, a été réalisé par pelle mécanique depuis la berge, donc nécessité de couper les arbres.  Et toujours sans appel d'offres public officiel...



Enfin, un programme décennal d'entretien du fleuve est en préparation. Ce programme propose d'avoir une approche globale et traiter les causes sérieusement.
 (allez signer positivement l'enquête publique dans vos mairies!)
Ouf me direz-vous ! voilà le problème réglé ?
Eh bien non!
Foin de ce programme qui réglerait le problème des dragages partiels successifs pour des dragages complets normaux tous les 10 ans !
 À ce jour,  certains bateaux, n'ont toujours pas reçu leur AOT pour 2015 (autorisation occupation temporaire du domaine fluvial). Elles sont donc menacées d'expulsion dès cette fin d'année 2014, sans savoir où aller!
C'est pas une honte, ça?



dimanche 7 septembre 2014

Enfin, un programme global d'entretien du fleuve!

Les habitants du fleuve ont découvert en rentrant de vacances, cette affichette fluo collée sur une des piles de la passerelle du Collège.

Quel ne fut pas notre étonnement que d'y lire le prochain lancement d'une enquête publique concernant un programme décennal d'entretien du fleuve Rhône et de la rivière Saône.

Loué soit le dieu du fleuve, la grâce est enfin descendue sur nos gestionnaires du Grand Lyon !
Nous avons l'heur de penser que nos demandes ré-itérées y sont pour quelque chose...

De quoi il retourne exactement?
Le terme "haltes fluviales" étant susceptible d'interprétations, nous avons fait une recherche sur le site de la Préfecture du Rhône pour trouver le document de base (http://www.rhone.gouv.fr/content/download/16086/91861/file/avis_AE.pdf). Ce document émane de la DREAL (organisme d'Etat en charge de l'environnement),  et donne avis sur l'opportunité et les conditions de ce programme d'entretien (et donc de dragages). Il y apparait nommément les problèmes rencontrés par les péniches logements quant à l'ensablement. Page 2 Chapitre 1-1 - Motivations du projet.  Je cite "les bateaux de logement et autres activités  touristiques sur des péniches stationnaires doivent également jouir d'un tirant d'eau suffisant"
Apparemment, nos emplacements sont donc bien considérés comme des haltes fluviales.
Fort de cette information plus complète, nous nous sommes mis en contact avec la personne mentionnée sur l'affichette, qui se trouve justement être le responsable des derniers dragages effectués au droit de nos bateaux.
Il a confirmé que "haltes fluviales" était bien le nouveau nom générique qui comprenent aussi les emplacements des bateaux logement, commerciaux, ceux des navettes, ceux de tourisme, la darse de la Confluence etc...
Ce programme d'entretien comprend bien les éventuels dragages des bords de la Saône et du Rhône, auxquels sont lié une étude permettant de remettre les sédiments propres dans le fleuve (pour boucher les fosses qui détournent le courant, à l'origine de l'ensablement selon notre propre étude remise au Grand Lyon en 2013, ce serait top!).

Il faut donc que ce programme se mette en place !
Les habitants du fleuve vous convient à vous rendre dans vos mairies pour mettre une appréciation positive sur le cahier d'enquête publique (pour la mairie du 6, le cahier sera disponible du 8 septembre au 10 octobre).

Un devoir d'entretien enfin assumé.
Outre l'espoir de pouvoir demeurer à nos emplacements et d'y flotter en paix, il est du devoir d'un concessionnaire de fleuve d'entretenir le "bien" qu'il a reçu en concession. Rappel: le Grand Lyon a demandé à Voies Navigables de France, une convention de superposition de gestion qui comprend des droits mais aussi des devoirs: voir  http://penicheslyon.blogspot.fr/2013/04/rhone-trop-bas-peniches-echouees-mais.html 
Au risque si non, de voir la modification progressive du lit de ces fleuves millénaires qui baignent Lyon, font sa beauté et sa réputation.

Oui, nous irons en nombre dire tout le bien de l'entretien et de l'anticipation que nous avons depuis plus de 10 ans appelé de nos voeux, plutôt que d'avoir à céder en urgence (avec moults réticences) aux demandes d'une association d'habitants, l'ARAHF en l'occurence.

Nous regrettons juste de n'avoir pas été informés, ni a forciori avoir été associés à cette entreprise...