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vendredi 9 décembre 2016

la ligne de lumière des péniches

Le 8 Décembre, c'est la tradition à Lyon, on fête la Lumière avec des lumignons aux fenêtres*.

C'est ce que nous faisions jusqu'à présent, avec des petites bougies sur tous nos hublots, comme tous les habitants de Lyon.
Mais cette année, Florent eut une belle idée: faire flotter une ligne de lumière de la péniche-logement la plus au Nord, jusqu'à celle la plus au Sud. Quand même 700 mètres... nous doutions!
Mais nos énergies positives réunies, qu'à cela ne tienne! Prestement 100 lumignons flottants ont été acquis avec 700 mètres de corde et le soir du 8 décembre, nous avons disposé et allumé nos 100 lumignons qui ont formé une ligne de lumière depuis le pont De Lattre jusqu'au pont Lafayette, soit un tous les 7 mètres.
Pas facile facile et l'équipage du hors bord de Guy a été sollicité pendant plus de 2 heures dans le froid du soir...
Motivés nous sommes!
Bon il faudra sans doute améliorer le système car nos lampions flottant, choisis en cartons pour ne pas polluer le Rhône avec du plastique, ont duré trop peu de temps.
Mais ce fut une belle aventure collective et nous ne l'oublierons pas de sitôt!
 
la pose des lumignons


oui oui, sur 700 mètres!


et une fois allumés, le soir...


pas mal, non?




* L’histoire du vœu des Échevins
Une première église dédiée à la Vierge est construite à Fourvière en 1168. Elle est ravagée lors des guerres de religions qui opposent catholiques et protestants (1562). Restaurée, elle accueille les voeux successifs des habitants et des échevins face aux épidémies. Le 8 décembre 1643, les édiles et conseillers municipaux de l’époque (le prévôt des marchands et les échevins), montent à Fourvière pour demander à la Vierge Marie de protéger la ville de la peste qui arrive du sud de la France. Ils font le voeu de renouveler ce pèlerinage si Lyon est épargnée. Ce voeu est toujours honoré le 8 décembre.

lundi 24 octobre 2016

Nettoyer les fleuves, les habitants des péniches s'y collent!


 



Samedi, c'était le nettoyage de la Saône avec l'ALUVE.
Les bateaux de l'ARAHF, venus du Rhône avec leurs hors bord, étaient au rendez-vous.
Armés de pinces, de filochons et de grands sacs poubelle, les habitants des péniches avaient sorti les annexes de leurs bateaux (bateaux à rames, hors-bord et même un canoé), pour explorer les abords du fleuve et ramasser les détritus.
Résultat de la matinée? plus de 20 sacs poubelles bien pleins que nous avons soigneusement triés avec l'association We Waste: recyclables d'un côté, verres de l'autre et enfin non recyclables (sacs plastiques, mégots, morceaux de ferrailles rouillés...).
Et puis des objets improbables: une statue, moult barrières, lunettes de WC, roues de vélo, panneaux de signalisation, couvertures bien imbibées et autres détritus indéterminés !

Le prochain "coup de balai" aura lieu sur le Rhône qui en a aussi bien besoin.
Ah la la, quand comprendra-t-on qu'un fleuve n'est pas une poubelle...
Quelques photos pour mieux se rendre compte et rendez-vous sur notre page Face Book ARAHF ou celle de l'ALUVE.


on attrape tout ce qu'on peut   

une belle récolte!
ah les mégots sur les bords (ceux dans l'eau, on n'a pas pu!)

et voilà ce qui nous attend sur le Rhône!


mercredi 28 septembre 2016

Petites réflexions sur l'habitat alternatif

Yourtes, containers aménagés, roulottes, maisons sur roues... et bateaux logement. Une autre forme d'habitat se développe, dans ou hors des villes. Quand on interroge les adeptes de ces habitats alternatifs, on trouve toujours la notion de liberté. Auparavant réservé aux marginaux, ce type d'habitat procède plutôt de la recherche d'un art de vivre que d'un acte réfléchi et rationnel.


Sur le site de "vivre autrement", on lit: 
« Depuis que l'Homme s'est sédentarisé, nous avons vécu  dans ce besoin de contrôle et de possession de la terre. N’arrivons nous pas à un nouveau virage de nôtre ère ? Les êtres humain changent, le monde bouge…  des tentatives de vivre autrement se multiplient. Certains ont déjà franchi le pas vers un autre mode de vie. Loin des critères habituels de la propriété immobilière, ils ont choisi de vivre à leur façon, simplement. Entre expériences fragiles, utopies avortées et celles qui se poursuivent, chacun de ces parcours donne à tous, l’occasion de réfléchir à nos choix de vie."

Il faut sans doute un peu de folie pour accepter de ne pas posséder la terre sur laquelle on a décidé de vivre. Un peu de courage pour braver le qu'en-dira-t-on, faire accepter sa différence de choix de vie et cependant demeurer aux yeux de tous un citoyen comme les autres avec les mêmes devoirs mais aussi les mêmes droits.


C'est ce qu'ont choisi les habitants des 2500 péniches-logement en France. Des familles riches de leurs différences tant au niveau de l'âge, des professions que des origines sociales, et toutes unies par leur amour du fleuve.

Oui, c'est un choix exigent, d'acheter la péniche nue, l'aménager, trouver l'emplacement, assurer les mises aux normes, s'acquitter des taxes d'occupation du domaine public et apprendre à vivre avec les caprices du fleuve.

Mais une fois ces contraintes nécessaires assumées, quel bonheur tout simple de vivre ainsi sur l'eau, dans la ville qu'on a choisie, en harmonie à la fois avec l'urbain et l'humain.







dimanche 26 juin 2016

les péniches du Rhône épisode 6 : Océan

La péniche Océan, est un modèle Freycinet, construite en 1931, en Belgique. Elle transportait du ciment et initialement comportait 13 cuves/silos (comme Agone - voir article précédent) dont certaines ont été ré-utilisées lors de sa transformation en logement, dans les années 1985 par son premier propriétaire, un musicien contre-bassiste de métier. Il la nomma Boulevard de l'Océan, devise devenue pour plus de simplicité Océan.
Le moteur est un Berliet de 150ch  refroidi par un Keepcooling sous la coque. 


La transformation en logement: 
Au chantier naval de St Jean de Losne pour transformation
Florent et Nathalie, les propriétaires actuels y habitent depuis 2010. Ils l'ont entièrement rénovée tout en veillant à conserver la même structure pour garder son authenticité et son originalité : par exemple, les demi-cuves ont été conservées (l'une contient la salle de bain), et les sommets des coupoles ont été transformés en puits de lumières.
Des fenêtres ont été ouvertes dans la coque, afin de profiter de la vue sur le fleuve. Soucieux de l'environnement (Florent est technicien en énergies renouvelables), ils ont pourvu la péniche d'équipements économes en énergie:  un chauffage central basse température et sur les murs (qui sont isolés en ouate de cellulose), des tuyaux d’eau chaude recouverts de terre de Royan.

chauffage basse température, "murs"isolés en ouate
 La famille utilise quasi exclusivement des produits bio-dégradables et recyclables; les fenêtres et portes intérieures de séparation des pièces ont été récupérées dans des décors de théâtre... Et les vélos sont alignés sagement sur le bateau, pour des déplacements doux que ce soit pour les loisirs ou le travail !
Florent étudie de près un système solaire pour fournir l'électricité. Et promis, il en fera profiter tous ses voisins !
Il faut dire que les habitants des péniches logement sont passés maitres en l'art de mettre leurs ressources en commun et faire que le collectif prime sur l'individuel.

La vie à bord:
Une famille recomposée qui a trouvé l'endroit où réunir les deux familles et les désirs de chacun. Nathalie souhaitait vivre au cœur de la ville et Florent à la campagne!  Cette forme d'habitat entourée de nature sur l'eau et au coeur de Lyon a pu réconcilier les contraires. Les 3 enfants, bien que 2 travaillent ou fassent leurs études ailleurs s’y sentent bien.

Ah les enfants! 

Au tout début de leur installation sur le bateau, les deux jeunes adolescents turbulants, en chahutant sur la terrasse, ont fait céder un poteau du bastingage, ce qui leur a occasionné une belle chute dans le Rhône. Léa avec ses chaussures à talons hauts de 20cm, le portable à la main n'avait qu'un seul souci en gardant le bras hors de l'eau au risque de ne pas pouvoir nager: ne pas mouiller son téléphone ! Florent, entendant les cris, sauta de la fenêtre de la salle de bains où il prenait une douche, pour plonger, nu comme un ver, récupérer sa belle-fille chérie ! Heureusement, il n'y avait pas trop de monde sur le bas port et le temps était clément !! Ce sont les petites aventures de la vie sur la fleuve!


L'Océan sur le Rhône, il fallait y penser, c'est peut-être le secret pour vivre heureux ?



dimanche 5 juin 2016

les péniches du Rhône épisode 5: Barnum - une fille et son bateau






Il était une fois, une petite fille qui adorait les bateaux. Elle en fabriquait, elle les contemplait, les observait s’éloigner et revenir de leur voyage, allégorie des rêves aux trésors secrets.






Picasso: une fille et son bateau

La rencontre avec la fée du monde fluvial.
Tatiana, Lyonnaise d'adoption se promenait sur les quais du Rhône, cherchait vaguement quelque chose d'atypique à acheter pour l'habiter. Un monsieur travaillait sur son bateau. Quelques mots d’échanges, une discussion  qui s'installe…. Tatiana lui demande s'il connaissait une péniche à vendre.  « oui, la mienne » lui répondit son interlocuteur. Tatiana l'a achetée en un coup de baguette magique. Plusieurs mois de restauration plus tard, après avoir tout démonté, déblayé deux tonnes de gravats, tout refait, elle habite désormais sur son château flottant. Enfin toute mesure gardée, drôle de demeure, le toit est à l'envers, immergé sous l'eau !

Son coup de cœur :
Cette péniche de 1923 qui jadis, transportait des céréales sur le Rhône et le Rhin est un modèle Freycinet. Son matériau de structure est en acier. Elle a été construite à Swinemüde (en Allemagne). Elle mesure 38,94 mètres de long sur 5,06 de large. Son moteur Gray marine lui permet de naviguer au gré des mille et une merveilles de notre planète mais le long des cours d’eau seulement. Elle pouvait transporter jusqu'à 455 tonnes de céréales (l'équivalent de 55 Twingo !).

Séquence émotion :

Un  jour à la recherche de son passé, Tatiana a pu retrouver le petit fils de l'un des mariniers qui a travaillé avec Barnum de très longues années. Un voyage dans le temps lorsqu'elle était en activité, à travers les saisons et intempéries. De son évolution et de ses modifications, des modes de vie à bord, des techniques d’amarrage. Comme il peut être constaté sur les photos,  l'absence des deux ancres aujourd'hui à l'avant ou encore le système pour s’approcher du quai avec des bâtons de bois.
Un hommage au marinier qui a pris soin de ce joyau avant elle: René de son prénom ; on voit d'ailleurs son nom inscrit en haut du gouvernail «  l'aviron » dans le jargon des mariniers.

Son petit fils contait à Tatiana que sa grand-mère avait pour coutume de l'attacher avec une corde pour le laisser jouer derrière la timonerie en toute sécurité.

Vivre son conte de fées tous les jours : 
Concrétiser son amour des bateaux, rénover un bateau selon ses goûts,  c'est un projet de toute une vie mais il faut de la patience et de la persévérance. Sinon gare à la transformation de son carrosse lorsque les douze coups de minuit retentissent.




Avec les hublots sur le Rhône et le plus beau des ports d'attache pour visiter cette belle ville lumière, il suffit de demander à la mascotte du bateau : le chat ! 
La vie à bord n'est pas un long fleuve tranquille. 
Certains maléfices (l'entretien, la sortie au chantier naval, l'administration) peuvent rôder et la belle d'eau douce peut prendre le risque de se piquer le doigt au fuseau d'un rouet. 
  
Mais, me direz-vous, la fille au bateau a-t-elle trouvé son prince charmant ? La légende lui connaît un fidèle compagnon nommé Calitendr.

Ne dit on pas que dans tous les contes de fées : « Feliciter vixerunt et multiplicatus nimis»   ?  
Tatiana est ainsi passée de la petite princesse russe, à « la fille à la péniche ».





jeudi 2 juin 2016

Aquarelles sur Rhône!

Les aquarellistes ont choisi comme thème les péniches du Rhône.
Bravo pour ces belles oeuvres et merci d'en faire profiter les lecteurs de ce blog!
Nous vous recommandons le blog de l'atelier d'aquarelle, à découvrir ici: http://emiliedhauteville.uniterre.com/





dimanche 29 mai 2016

Feuilleton les péniches du Rhone -Episode 4 : Babylone


Babylone est un chaland automoteur ponté en acier, de gabarit Freycinet mesurant 38,63m de long et 5,05 de large.

Il est motorisé par un diesel Baudoin K6 (6 Cylindres donc), de 150CV.



L'histoire du bateau

La péniche fut construite en 1932 par un chantier naval de Choisy le Roi, sur commande de Solvay. Cette entreprise industrielle de Dombasles, possédait alors l'une des plus grosses flottes de péniches de transport de France (220 bateaux!). D'ailleurs, une autre péniche habitation du Rhône (Balthazar), est issue de la même flotte.

Sous la devise Solvay 111, elle a navigué de 1932 à 1986, soit 54 ans de bons et loyaux services entre la France et la Belgique, pour transporter sel et charbon.

Immatriculée à Nancy par le marinier en charge du bateau, elle a conservé jusqu'à ce jour son immatriculation d'origine: NY 3112 F.

C'est fin 1986 qu'elle met fin à sa carrière commerciale, pour entamer une seconde vie comme bateau d'habitation.



Babylone la bien nommée!


Un jardin est créé sur son "toit", en remplacement de l'ancien pont du bateau et ses écoutilles, par un solide bac d'acier. Là, les premiers propriétaires y plantent une vigne, un figuier, un laurier sauce, des lauriers roses, un forcythia, des bambous.  Une pelouse complète le jardin qui devient une véritable jungle flottante!! Vous comprenez pourquoi la devise du bateau est devenue Babylone!!!



L'été 2011,les nouveaux propriétaires de Babylone nettoient, élaguent et replantent la pelouse. Le laurier-cerise, vieux de 30 ans, qui attire tant de question des promeneurs, est mis en valeur. 

Ils partent au chantier naval où la coque est mise à nu et totalement repeinte.

 

Dehors, mais aussi dedans !




A l'intérieur, la partie habitation fait aussi peau neuve. Un gros chantier! Les lames du plancher de chêne originelles sont découvertes et conservées pour recevoir le parquet actuel, l'aménagement des pièces est revu pour accueillir famille et amis.

La timonerie est redessinée et repensée afin de joindre l'habitation du marinier à la cale aménagée.
Pratique :  Babylone est pourvue de deux citernes d’eau qui la rendent autonome l’hiver quand le tuyau d’alimentation en eau est gelé... ça arrive! Pratique aussi d'avoir de l'eau quand Babylone part en navigation vers le slipway, tous les 7 ans, pour se refaire une beauté et satisfaire aux expertises nécessaires pour renouveler le "permis de bateau".



La vie à bord 

Les propriétaires vivent heureux à bord, au rythme des saisons, à l’intérieur l’hiver et sur la terrasse-jardin l’été,
admirant l’évolution de la faune et de la flore sur le fleuve.

Mais ils n'oublient pas qu'ils vivent sur un bateau et prennent grand soin du moteur qu'un marinier à la retraite vient faire tourner régulièrement. Plaisir d'écouter ronronner ce moteur du temps jadis, qui est toujours aussi fringuant ! 





 


lundi 23 mai 2016

Feuilleton les péniches du Rhône - épisode 3: Agone

Agone est une péniche Freycinet - de type Spitz, construite en 1930 aux chantiers navals de Moerbeke en Belgique (non non pas pas Molenbeck!).
D'une longueur de 39,85 m et largeur 5,05 m, elle est équipée d'un moteur Baudoin de 215 CV de la série DP 5 cylindres qui est plus récent (sans doute 1963).

Un peu d'histoire:
Sous le nom de Per Laborem (tout un programme pour un mariner de métier!), le bateau transportait des céréales, dont on voit encore l'emplacement des silos qui remplacent les écoutilles classiques. Le marinier était basé à Conflans Ste Honorine, capitale de la batellerie.
En 1980, les nouveaux propriétaires le transforment en bateau-logement et lui donnent la devise "Agone". En 2015, Jean-Louis et Anne rachètent le bateau.


La vie à bord: 
Les deux ados de Jean-Louis et Anne sont ravis de se retrouver en centre-ville et se sont très vite faits à la vie sur l'eau. Pendant que l'un refait le monde, l'autre entame un de ces riffs de guitare qui ne dérangent que les poissons!
Passionnée de roses, Anne est en train de constituer une véritable roseraie, avec des variétés anglaises et françaises. Elles devraient aimer la situation en plein soleil sur la terrasse.


 La cabine du marinier a été aménagée en bureau pour Jean-Louis et la cabine de  pilotage  est devenue atelier d'artiste-peintre pour Anne. Ses premières productions "made in Rhône" sont déjà en cours !
C'est dans la cale, transformée en un bel appartement, que la famille coule des jours heureux, bercés par les eaux du fleuve. 












dimanche 8 mai 2016

Feuilleton les péniches du Rhône: épisode 2, Balthazar

Balthazar est une péniche de gabarit Freycinet de 38,50 m de long et 5,05m de large. Elle a été construite en 1930 par les chantiers navals Franco-Belges de Villeneuve La Garenne.
le moteur Deutz d'origine
Elle est équipée du moteur d'origine : un bi-cylindres Deutz de type Humblold 2 temps, développant une puissance de 32 ch à 500trs/m couplé à un appareil de propulsion de type monte-et-baisse. 
hélice et appareil monte-et-baisse

Une vraie pièce de musée puisque c'est, à notre connaissance, le seul moteur de ce type encore existant.
Lors de la dernière navigation, hélas, l'hélice heurta un haut-fond et l'appareil fut perdu corps et biens. A cette heure, les propriétaires Geneviève et Paul cherchent encore un appareil de ce type, en vain... Ils devront hélas se résoudre à installer un appareil de propulsion moderne afin que Balthazar redevienne la péniche navigante qu'elle était avant l'incident. 

L'histoire de Balthazar
Le bateau faisait partie de la flotte Solvay de Strasbourg (Dombasle) et portait le N° 69...  un numéro prédestiné à venir s'amarrer dans le département du Rhône et sur le Rhône!
configuration d'origine appartement du marinier Solvay

Pendant quelques temps, il fut transformé en bateau-théâtre itinérant, avant d'être racheté par Geneviève et Paul en 1980. 
Balthazar du temps du bateau théâtre

Pendant 3 ans, il fut la résidence secondaire urbaine de la famille de Geneviève et Paul qui descendait le week end de leur ferme des Monts d'Or pour profiter des joies de la Saône, Balthazar étant alors amarré à Vaise et encore en mode bateau-théâtre.
C'est en 1983,  après le passage avec succès du permis de "capitaine-mécanicien" par les propriétaires, que le Plan d'Épargne Logement familial fut utilisé pour transformer Balthazar en lieu de vie. La péniche vint alors s'amarrer sur les quais du Rhône en janvier 1984. C'est ainsi que 20 ans après, la famille pu suivre avec attention et émerveillement la transformation des parkings bas-ports en jardin-voie verte.

La vie à bord
En ce temps là, les crues du Rhône, pas encore régulées par les barrages de la CNR, étaient mémorables!
Grosse crue, on prend l'annexe pour sortir de la péniche !
Plus d'une fois, Chloé, la fille aînée de Paul et Geneviève, dû se faire emmener à l'école avec la petite annexe, les bas-ports étant recouverts d'un bon mètre d'eau! 
Quand Lola naquit, elle se mit naturellement au diapason de la vie sur un bateau. La capacité d'adaptation des enfants est étonnante ! Très vite, elle couru sur le pont à 4 pattes puis sur ses deux jambes sans aucune crainte. Et quel étonnement quand la maitresse de l'école Créqui, demandant aux enfants de dessiner leur maison, vit le dessin de Lola ! Mais ce n'est pas une maison, ça, dit-elle! Et la petite fille d'inviter sa classe à venir voir sa maison-bateau !

au slipway
Le temps passe vite sur une péniche: les déplacements pour aller au slipway tous les 5 ans où tous les copains des parents et enfants sont réquisitionnés pour passer le Karcher et la peinture.
La navigation vers le chantier naval de St Jean de Losne où Balthazar fut doté d'un double fond pour remplacer l'ancien que les outrages du temps avait rendu poreux. Plaisir à nul autre pareil de remonter la Saône en écoutant Mozart sur la chaine Hifi, allongé sur le canapé à la proue pendant que le pilote se régale d'une recette maison !
Balthazar en navigation
Plaisir aussi des fêtes avec les voisins, des pots improvisés chez les uns et les autres, d'assister à la naissance des petits canards dans le bac à plantes de la terrasse.
Ou encore de devoir faire la chasse aux castors (enfin gentille chasse on vous rassure!) qui profitent d'une crue pour venir grignoter les arbres de la berge.

Plaisir du partage lors des visites organisées pendant les journées du patrimoine où nous ouvrons nos bateaux aux curieux de la vie sur le fleuve.

Plaisir enfin de voir se succéder les saisons, sur ce lieux immémorial qu'est notre beau fleuve Rhône.









lundi 2 mai 2016

Notre feuilleton sur les péniches logement du Rhône: épisode 1, Soleil


Soleil est une péniche de type Freycinet*, construite en 1931 par le Chantier Tamise, en Belgique.
De longueur 38,93m et largeur 5,08m, le bateau est équipé d’un moteur Volvo TMD 96B1 de 160 ch, d'origine.
Il dispose comme tous les bateaux de l'ARAHF, d'un permis de bateau qui exige des équipements respectant les normes européennes.

L'histoire de Soleil
Après une carrière commerciale de cimentier, la péniche poursuit sa vie fluviale en devenant bateau logement en 1988, date de son arrivée à Lyon, sous le nom de Soleil.
Catherine et Henri étaient les premiers propriétaires et aménageurs du bateau, alors stationné quai Augagneur, avant de rejoindre le quai de Serbie en 1990. 
Sylvie et Humbert rachètent le bateau en 1995.
Soleil part pour St Jean de Losne
En 2002, Soleil part au chantier naval de Saint Jean de Losne (avec un gant de caoutchouc pour colmater une petite voie d’eau !). La coque est entièrement refaite et la voie d'eau dûment réparée. Deux jours de navigation et de découverte de la Saône avec Christian, marinier et pilote émérite. Deux mois et demi de chantier et retour à Lyon avec un bateau en parfait état. 

La vie à bord
Lors de l'achat de Soleil en 1995, le petit Yann, fils de Sylvie, avait alors 3 ans. Un deuxième petit mousse, Oscar, nait en 1998.  Une embarcation de rêve pour une vie de famille zen, pleine de fêtes avec les copains des parents, vite complétés par les copains des enfants ! Sans oublier Roof, Aimlo et Lof, les chiens et chats de l’équipage qui apprécient eux aussi les charmes de la vie fluviale. 

L'entretien
Sur le slipway
Les chantiers réguliers d’entretien au slipway* de Gerland tous les 5 ans, permettent de nettoyer  soigneusement le fond plat du bateau et le recouvrir d'une peinture bitumineuse écologique. C'est aussi l'occasion de procéder à l'expertise du fond et des bordailles* par expert agréé, obligation pour conserver le "permis de bateau".


De belles rencontres 
Les séjours "à couple" (bord à bord) des voisins pendant les travaux des Berges permettent d'initier une belle amitié qui affirme de jour en jour, le lien qui nous rassemble à travers l'amour du fleuve, devenant vite indissoluble. A cette occasion, la terrasse de Soleil s'ouvre pour des apéro joyeux. L'habitude de ces pots conviviaux sera vite prise et poursuivie !
L'accueil est un devoir sur un bateau! 
- Un beau yacht en navigation sur le Rhône, avec à son bord deux couples d’anglais qui venaient de troquer une vie "successful"  dans l’informatique à Londres contre une luxueuse errance en direction de la méditerranée. Leur escale de 3 jours à Lyon s’est faite à couple de Soleil, d'abord pour un simple plein d’eau, immédiatement suivi du transbordement de très bonnes bouteilles de Bourgogne, nos anglais étant de vrais amateurs de bons vins. Aux dernières nouvelles, le yacht voguait en méditerranée...
l'accueil "à couple"
- John et Mary,  deux anglais installés dans le Languedoc, rencontrés par les amis communs, nous rendent parfois visite, à bord de leur petit voilier pour leurs escales lyonnaises. Ils sont toujours les bienvenus !


Soleil passe une écluse


Bien que Soleil ne navigue que rarement, c'est toujours un grand plaisir d'aller faire une virée fluviale au Festival de théâtre de rue de Chalon sur Saône. Escale de choix aux premières loges, à couple d’un vieux marinier jouissant d’une retraite méritée dans le logement marinier de son bateau, entretenu comme une œuvre d’art. 

Nos amis les animaux qui habitent eux aussi le fleuve et sont donc nos voisins les plus proches, nous en prenons grand soin: cygnes,  canards,  castors et tous les poissons du Rhône qui apprécient sa pureté et son oxygénation.





Feuilleton à suivre avec d'autres péniches du Rhône...