Le dernier article sur le Progrès tente de rétablir la vérité, mais un chiffre interpelle, dans la bouche de Roland Bernard (ex Vice Président du Grand Lyon en charge des fleuves lors du précédent mandat): "j'ai dépensé 577 000 Euros en dragages de 1990 à 2013" (donc en 23 ans).
C'est vrai que ce chiffre frappe les esprits...
Si on rapporte la somme à l'année, ça fait quand même 25 000E par an pour toutes les péniches du Rhône.
Pour info, une péniche logement paye 3 400 E/an au Grand Lyon pour avoir le droit de s'amarrer.
3 400E X 14 péniches-logement = 47 600Euros/an dans les caisses du Grand Lyon.
Après l'article du Progrès qui a mis le feu aux poudres, la bataille médiatique se poursuit avec un reportage de TLM et un autre de France 3 la semaine dernière.
Chaque fois, une affirmation péremptoire, dans la bouche de R. Bernard: "on ne va pas continuer à draguer tous les 2 ans !"
Tous les 2 ans? Vraiment?
Alors, nous avons fait un travail de vérification.
Pas des dépenses, nous ne connaissons pas les coûts de ces dragages non programmés et réalisés en urgence... donc sans appel d'offre officiel (cherchez bien les appels d'offre relatifs à des dragages sur le site du Grand Lyon, il n'y en a pas !).
Mais une vérification historique de TOUS les dragages effectués depuis 1989 : nous étions déjà là, nous, bateaux logements, pas M. Bernard ni les personnes qui sont actuellement dans ses services au Grand Lyon.
Historique des dragages sur le Rhône Lyon intra-muros
-
Juillet
1989, 1990 et 1992 : après les prélèvements intempestifs de
graviers par l'entreprise Garon-Bedel qui ont modifié le cours naturel du Rhône et sont en partie cause des ensablements, nécessité de dragages partiels sur une quarantaine de mètres, rive gauche du Rhône en amont passerelle du Collège, pour dégager un bateau logement qui se trouvait là depuis janvier 1984.
Les travaux ont été effectués par l’entreprise Tournaud et co-financés par les propriétaires du bateau en question, jusqu’à ce que le Grand Lyon leur attribue une place plus en amont.
Depuis, cet emplacement maintenant vide, est devenu une
plage qui s’étend d’année en année en remontant vers le bateau suivant plus en amont.
Normal, le sable appelle le sable!
-
Oct 1996 : dragage global du pont Lafayette au pont De Lattre par le Grand Lyon (entreprise Tournaud). Un dragage décennal normal pour l'entretien du fleuve.
- Aucun
dragage de octobre 1996 à octobre 2011 soit pendant 15 ans (rappel: aménagement des berges du Rhône entre 2005 et 2007)
-
En octobre 2006 : dragage partiel au droit d'un bateau logement, effectué et payé par Lyon Parc Auto (entreprise CARI) depuis la berge, par pelle
mécanique et aspiration, en raison de l’accumulation de sable provoqué par le
tuyau de sortie des eaux d’exhaure du parking Morand en construction. Mais l’accumulation de
sable s’est poursuivie car le tuyau formait obstacle. Il a enfin été enfoui en Juin 2014 par Lyon Parc Auto (entreprise Maïa
Fondations). Affaire réglée. Pas un sous n'a été déboursé par le Grand Lyon.
-
octobre
2011 (soit 15 ans après le précédent dragage de 1996) : dragage partiel en urgence depuis le fleuve, par le Grand Lyon, sur la zone aval Pont De Lattre - amont passerelle du Collège, les péniches étant échouées sur le sable accumulé pendant 15 ans. A noter que:
- les sédiments, quoiqu'ayant été analysés et vierges de pollution, ont été évacués par camions et non remis dans le fleuve. Ça augmente le coût...
- le dragage n'est que partiel, ne prend pas en compte les causes.
- la "plage" en amont de la passerelle du collège, n'a pas été concernée par ce dragage. Elle continue donc à progresser vers l'amont : le sable appelle le sable !
-
Octobre
2013 (soit 2 ans après) : après injonction de l’ARAHF et de l’ADHF (association nationale des péniches logement) auprès du Grand Lyon de faire les choses correctement et de remédier aux causes (réalisation d'une étude ad'hoc par l'ARAHF),
nouveau dragage partiel aval Morand - amont passerelle du Collège. Une partie seulement de la
« plage » amont passerelle du Collège est enlevée.
A noter que ce dragage partiel et ne remédiant pas aux causes, a été réalisé par
pelle mécanique depuis la berge, donc nécessité de couper les arbres. Et toujours sans appel d'offres public officiel...
Enfin, un programme décennal d'entretien du fleuve est en préparation. Ce programme propose d'avoir une approche globale et traiter les causes sérieusement.
(allez signer positivement l'enquête publique dans vos mairies!)
(allez signer positivement l'enquête publique dans vos mairies!)
Ouf me direz-vous ! voilà le problème réglé ?
Eh bien non!
Foin de ce programme qui réglerait le problème des dragages partiels successifs pour des dragages complets normaux tous les 10 ans !
À ce jour, certains bateaux, n'ont toujours pas reçu leur AOT pour 2015 (autorisation occupation temporaire du domaine fluvial). Elles sont donc menacées d'expulsion dès cette fin d'année 2014, sans savoir où aller!
C'est pas une honte, ça?
À ce jour, certains bateaux, n'ont toujours pas reçu leur AOT pour 2015 (autorisation occupation temporaire du domaine fluvial). Elles sont donc menacées d'expulsion dès cette fin d'année 2014, sans savoir où aller!
C'est pas une honte, ça?
C'est insensé. Avez-vous pu obtenir tout de meme un entretien avec le la personne responsable au Grand Lyon ?
RépondreSupprimerN'y a t-il pas un travail commun à entreprendre ?
On a essayé et essayé et essayé encore ! Même une proposition de rencontre amicale par SMS, "histoire de causer enfin ensemble", n'a donné aucun résultat (c'est à dire resté sans réponse!).
RépondreSupprimerOn en vient à se demander si "ils" n'ont pas une idée derrière la tête...comme de mettre à la place des péniches-logement, des bateaux commerciaux qui rapporteraient plus... (mais non je ne veux pas penser une telle chose)
Les berges du Rhône avec les péniches c'est important pour les Lyonnais car cela donne un côté poétique à leur vie. Souvent quand on les voit, on se dit que tout "est possible dans la vie". D'habiter sur un bateau en centre-ville et de larguer les amarres. Je suis sur que si les péniches disparaissaient du paysage Lyonnais, ce serait un véritable tôlé. Et je ne parle pas des touristes américains et autres chinois: " oh look the boat, it's so cute". Il faut entretenir le fleuve et puis c'est tout.
RépondreSupprimerje ne peux être que d'accord avec vous, Frédéric! merci de votre soutien!
RépondreSupprimerLes habitants des péniches-logement sont des lyonnais et lyonnaises comme les autres !
RépondreSupprimerConservons cette possibilité qui contribue à l'une des particularités de notre ville.
Vous avez tout mon soutien.
peut-etre bien qu'on va en avoir besoin....
Supprimer