Ça faisait bien 6 mois que nous proposions à Camille Bajot, de relater son expérience de bateau éco- responsable.
Ce matin, nos rencontrons Camille pour qu'il nous raconte son histoire et sa démarche.
ENVIE D'AILLEURS- ENVIE D'EAU
Le projet de Camille date de bien longtemps!
Originaire de St Nizier d'Azergues, Camille très tôt a au fond de lui cette "envie d'ailleurs" et de liberté.
Alors d'abord, il voyage. Beaucoup. Dans plein de pays : Gibraltar, le Maroc, Londres, Hong Kong, le Qatar, Athènes, Afrique du Sud, Caraïbes, la Barbade etc... où il organise des évènements dans les domaines du sport et produit des contenus engagés pour des documentaires video. Bref, il explore!
Après cette première vie d'itinérance, il rentre à Lyon à la naissance de son fils avec ce qu'il appelle son "envie d'eau". Acheter un bateau est la réponse !
Mais pas n'importe lequel... Il ressent ce besoin d'être en phase avec son éveil à l'écologie, née de son intervention lors de la COP22 au Maroc et de partage d'un lieu de vie et d'activités.
UN BATEAU COMME LIEU DE VIES
Une annonce de la vente d'une barge le fait passer de l'envie à la réalisation.
En 2015, il achète le "Tonton Jacques" et le petit bateau en bois qui lui est attaché à couple, le Cali. Au départ, la barge Tonton-Jacques n'est qu'un ponton permettant d'accéder plus facilement au bas port pour le bateau Cali. Le précédent propriétaire l'avait petit à petit aménagée avec des matériaux de récup, ce qui plait bien à Camille.
Mais ce lieu lui donne des idées: en faire un lieu
de vies, un tiers-lieu écolo. Alors il prend son crayon...
les premiers crayonnés |
DU RÊVE À LA RÉALITÉ: UN BATEAU ÉCOLOGIQUE EXEMPLAIRE
Il rencontre des architectes, des artisans, un compagnon charpentier naval; répond à un appel à projet de la SPL Lyon Confluence "Eureka Club", le remporte avec 2 autres lauréats; crée une association d'abord Ek-Eau Studio, puis "Le Maquis" dont il donnera le nom à son bateau...
Pourquoi passer de "Tonton-Jacques à "Le Maquis"? Évident! Le maquis, en Afrique, c'est justement le nom d'un lieu qui fait société.
Le travaux peuvent commencer.
D'abord avec un projet architectural original dans lequel la beauté des formes devra être en osmose avec le projet : un lieu écologique à énergie positive.
Puis le choix des matériaux tous entièrement naturels et recyclables: une ossature bois pour les superstructures, une isolation bio-sourcée : granulats de liège pour le sol, fibre de bois pour les murs, ouate de cellulose pour les plafonds, larges vitrages à contrôle solaire.
L'isolation réalisée, il passe au choix des énergies, renouvelables bien sûr!
Pour la production énergétique, les 18 panneaux photo-voltaïques sont dimensionnés pour couvrir la consommation annuelle. En réalité, sa production de 6 Megawatt/h se révèle excédentaire grâce à l'isolation et au contrôle des consommations, ce lui permet d'alimenter son petit bateau-logement à propulsion électrique amarré à couple du Marquis et dans un proche avenir, une borne pour un véhicule électrique.
Avec une pompe à chaleur réversible air/air labellisées A+ pour le chauffage et A++ pour le rafraichissement, la sobriété et le confort sont assurés.
Le tiers-lieu est ouvert en 2019 et lui sert de logement ainsi que de refuge pour ses initiatives associatives et entrepreneuriales.
Le Maquis est né et à son bord le bateau logement à propulsion électrique de Camille |
Le Comité de Pilotage du Collectif les Péniches de Lyon y est toujours le bienvenu pour notre plus grand plaisir.
LES FUTURS PROJETS?
Il reste encore des progrès à faire et Camille y est attentif.
• Une éolienne et une hydrolienne sont envisagées afin de développer la production électrique en hiver et viser l'autonomie énergétique. Mais ça attendra un peu car l'investissement est couteux.
• Un dispositif pour recycler les eaux usées et ne produire que des rejets propres (eaux brunes et grises). Le choix d'un des systèmes déjà étudiés par un cabinet d'études mandaté par l'ADHF-F (Association Nationale De l'Habitat Fluvial France) - est en attente à Lyon. Pour cela, une étude sera co-pilotée par VNF et la Métropole. Le Collectif les Péniches de Lyon en sera un des acteurs associés. Il faudra en effet zone par zone, bateau par bateau, étudier et sélectionner les systèmes les plus adéquats, entre le raccordement au réseau d'égouts, ou les barges de réception et de traitement par phyto-épuration, ou les systèmes de traitement embarqués (mini stations d'épuration individuelles par bateau). Voir le rapport de l'étude ADHF-F ici: voir ici: https://www.adhf-f.org/pdf/Rapport_final_sepial.pdf.
• Des ateliers, débats, projections de documentaires, expos grand-public qui seraient installées en partie sur les quais afin que chacun puisse être sensibilisé aux impacts écologiques et la transition énergétique.
• Un livre en préparation "un voyage de barge" qui relatera les détails de cette aventure.
Camille sur son bateau (photo Laury Caplat) |
Le Maquis, une expérience inspirante, que le Collectif les Péniches de Lyon suit avec attention et que certains autres bateaux du Collectif, sont déjà en train de reproduire.
Parce que l'eau sous toutes ses formes et notre environnement naturel sont nos biens communs et doivent être protégés.
PS: Camille tient à vivement remercier, une nouvelle fois, tous ceux qui ont cru au projet et contribué d’une façon ou d’une autre à sa réalisation !
Très intéressant !
RépondreSupprimerpeut-êtreque des toilettes à litière bio maîtrisée sont une solution car une collecte de biodechets en point d'apport volontaire va être développé à grande échelle dans Lyon prochainement !
Oui, c'est une des solutions étudiée par l´ADHF-F (notre fédération nationale ). Nous suivons les 4 options de recyclage des eaux usées de très près et attendons une réunion avec VNF et la Metropole
RépondreSupprimerGenevieve, co présidente du Collectif les Peniches et Lyon